Une qui devait bien aimer Harry Potter, c'est elle. Une armée de sourires et de courage dans un tout ptit bout de femme rigolote c'est ce que je retiendrai essentiellement d'Anita Higgie. 8 janvier 2008 : "Et puis on est arrivé en explication littéraire, complètement hors service comme toujours. Et là, il a fallu que j'aille user de mes talents de comédienne pour négocier une permission de sortie de 1/4 d'heure avant la fin du cours : ce soir, théâtre oblige ! C'est là qu'elle m'a regardé droit dans les yeux pour me dire qu'il y aurait un soucis pour mon exposé de la semaine suivante. En fait, je dois bien dire que sur le coup, j'ai failli sauter au plafond mais ça n'a pas duré parce que si j'avais su dès le départ qu'elle n'assurerait pas son cours parce qu'elle repartait en chimio, j'aurais prier fort fort fort pour le maintenir cet exposé. Ce n'est qu'un exposé, je suis tellement nulle. Armée d'une franchise désarmante, elle me dit ces choses qui rendent minuscules et ridicules et qui font mal, ces choses qu'en simple élève je ne devrais pas savoir. Donc cet exposé on se le fera en privé comme elle dit en riant, parce qu'elle rit toujours, c'est un modèle du rire, ce petit bonus ultra méga top léger aérien qui fait qu'elle était belle notre journée même s'il aura fallu attendre 16h et son éternel bonne humeur pour s'en rendre compte."
J'y repense souvent, je repense à cette très belle cérémonie où j'ai revu tous mes anciens professeurs lui rendre hommage. Ces regards qui se croisent et qui restent silencieux : on joue tous un peu les équilibristes entre être le professeur, l'élève ou simplement la personne l'a cotoyée à un moment donné ou à un autre et qui partage la même tristesse. La lecture de Watkins qui m'a retourné le coeur, son passage* si proche et désormais si loin de nous, le regard que sa mère a porté sur nos visages déformés par la tristesse depuis la voiture sans nous connaître, se demandant sans doute qui nous étions dans le coeur de sa fille. Une photo rayonnant de lumière, des fleurs. Ce sont ces trois années de souvenirs qui reviennent comme jamais et qui s'en vont de nouveau, avec elle. On réalise et on regrette... tellement ♥
Merci pour Patrick Gale, Mma Ramotswe, mes boucles d'oreilles Hippies, la bi-licence... toutes ces choses que vous n'aviez pas à nous donner et que nous avons reçues quand même.
Coupine, je ne sais quoi dire... Elle me manque tellement ! Et pourtant ça faisait 2 ans qu'on ne la voyait plus, elle continuait de mener sa vie de Ô so great english teacher à la catho, et nous on n'y pensait pas vraiment... C'est toujours comme ça. C'est quand les gens partent qu'on se rend compte qu'on aurait pu en profiter d'avantage ...