Je me cale dans mon train, un très beau train design by Christian Lacroix, rouge, rose fushia et violet qui pète : le genre qui ne circule pas encore entre Paris et Marseille unfortunately - -'. 4h... je sais pas quoi faire. Je pourrais dormir j'ai déjà pas dormi de la nuit et je vais sans doute pas dormir du week-end. Je pourrais écouter ma musique. Passé Rennes c'est officiel = je stresse ! Pourtant le paysage est magnifique, c'est vraiment con que je tienne pas en place sur mon siège. Y'a qu'un truc qui me trotte dans la tête, ce sont les Black Eyed Peas : "I've gotta feelin' (whou-ouuu) that tonight's gonna be a good night...!" =D.
"Plouaret-Trégor" pratiquement deux mois que je l'ai appris par coeur ma destination finale, à force de changer mes billets de train xD. Sauf que là je fais beaucoup moins la maligne qu'au guichet de la boutique SNCF. Ca vibre dans ma poche : "n'oublie pas de descendre !" me dit-elle. Machinalement je lève les yeux sur le panneau du quai de gare ; elle me fout le doute cette andouille xD. Je cherche le souterrain de sortie, je fais le tour des bancs abrités en suivant les gens qui suivent eux-mêmes le panonceau de sortie... et je me retrouve pile poil au même endroit que quand je suis descendue de mon wagon. En fait, y'a pas de souterrain, il faut attendre que le chef de gare nous fasse traverser les voies ferrées j't'expliiique, comme les vaches ^^. J'me suis fait un ptit tour de quai pour rien MAIS personne n'a rien vu :p. Je traverse dignement en prenant soin de ne pas planter les roues de ma valise dans les creux des rails de la voie ferrée. J'ose à peine lever la tête, je dois avoir l'air d'une gamine ultra-timide qui regarde ses pieds mais ça me fait tout drôle que tu viennes me chercher à la gare, ta gare de ton petit village de ta Bretagne <3. Grand sourire-Happy Face, ça déroule en Bounty-mobile au milieu des champs et des petits villages bretons. J'ai un peu de mal à suivre ce qui défile sous les yeux, ce que tu me racontes, ce qui se passe dans ma tête tellement je me concentre pour ne pas avoir l'air DEMESUREMENT CONTENTE D'ETRE LA. Et il n'est que 13h.
On s'enfonce dans un chemin de terre que je te ferais pas entièrement confiance je me poserais quelques questions quant à notre destination finale xD. Au saut de la voiture, on pateauge dans la boue et l'herbe humide se prête aux dérapages : d'Ooh mes bottes...! Dans le creux d'une petite montée c'est LA maison des trois petits cochons, mais celle que le loup n'arrive pas à souffler [Ndrl : et alors il rentre par la cheminée et il se brûle les fesses !] ; celle tout en pierre. "Et tu sais depuis le jardin, on peut voir la mer ! - ??". Je suis tellement concentrée sur le fait qu'il ne faut pas que je me ramasse dans l'herbe mouillée, que tu vas sans doute me faire crapahuter je ne sais où avec mes belles bottes et qu'en plus tu dois me raconter n'importe quoi comme d'habitude, QUE quand je lève la tête pour apercevoir - ôÔô magnificence, un bout de mer bleue au loin entre deux buissons et trois falaises ; je manque réellement de me casser la gueule. Chez mon Bounty c'est un coin de paradis champêtre <3. On monte dans ta chambre. Je disais ça en plaisantant que je voulais absolument voir ta chambre et comme dirait Pat : j'ai encore perdu une occasion de me taire. En plaisantant... à moitié, of course ; que tu déploies tout cet enthousiasme à me montrer ton univers secret toi qui peux être une véritable forteresse, ça m'épate (çamémeutmême :p). Encore une fois, j'essaye de pas m'assommer contre une poutre mais si tu passes a priori, je passe large ! C'est riquiqui, tout en bois, les murs épousent la forme du toit ; c'est tellement ce toi* que je ne connais pas.
On redescend prendre l'apéro avec Papa G., frère G., belle-soeur G. et le petit Martin superstar qui refuse de manger ses spaghettis bolognaises et qui gigote à côté de moi. Plongée au coeur de ta famille dans une petite cuisine sans prétention, autour d'un plat de pâtes et d'une tarte aux pommes dé-men-tielle, à parler de requin-taupes avec ton papa ou d'âneries avec ton frère ; je me sentirais presque comme chez moi, ou plutôt comme si j'avais toujours connu cet endroit qui n'appartient qu'à toi.
15h30 : on charge les voitures [ Passage comique mode ON ]. Déjà, on était censé arriver aux gîtes pour 15h but no comment ; soit disant tu contrôles la situation mais le plus drôle dans tout ça c'est que ton frère ne partage pas du tout le même avis xD. Moi, j'obéis à l'un et à l'autre, c'est à dire que je fais plusieurs allers-retours entre le coffre de sa voiture et le coffre de la tienne, toujours avec la même caisse de bouteilles qui pèse TRES lourd (et avec mes belles bottes qui glissent !) et j'attends que vous vous décidiez. On part. Premier rond-point : "han, j'ai oublié les nappes !". Tant pis. Deuxième rond-point : "haan, j'ai oublié le fromage !!". Hmpff, ça c'est bête. Troisième rond-point : "haaan, j'ai oublié les desseeeeerts !!!" OKAY, on n'est pas dans la mouise les gens ^^. Je me disais bien aussi qu'on n'avait chargé que des bouteilles, des carottes et des concombres dans cette voiture. "Tu notes hein, ce que je te dis ? Putain tu sais quoi, ça y'est je stresse là...". Et moi je commence à trouver ça morteeeeel =D.
To be continued... (articlemégalong !)